mardi 8 avril 2008

SOLUTIONS A LA TYRANNIE DU RIZ : Le gouverneur Sambou pour un "changement de comportements"

Les spécialistes prévoient une raréfication de la denrée riz sur le marché sénégalais. L’ancien gouverneur de Dakar Saliou Sambou émet sur le même tempo, en expliquant que les pays producteurs ont aujourd’hui besoin de cette denrée. Sambou prône l’intensification de la culture du riz dans la vallée et en Casamance en même temps qu’il milite pour un changement des traditions culinaires.
Saliou Sambou, présidant un forum économique à Thionk-Essyl, dans la région de Ziguinchor, constate que « la tyrannie du riz a trop duré ». Pour lui, la solution passe d’abord par un changement des habitudes culinaires : « j’ai été au Bénin et il y a au moins cinq plats à base de légumes différents, à base de céréales différentes. Il y a la pâte noire qui est composée d’igname, la pâte blanche avec le manioc, le maïs et le riz. Et il y a d’autres produits qu’ils ont, plus le mil. Alors que chez nous, on s’en tient au riz. Même les Sérères prennent riz comme aliment de base, alors que normalement, ce devait être le mil". Pour le responsable de l’Administration territoriale au ministère de l’Intérieur dénonce l’ancrage de mauvaises habitudes alimentaires dans notre culture qui a des conséquences économiques. "Avec ces effets d’imitation, on a perverti nos systèmes de vie et la conséquence, nous allons la payer cash", dénonce Sambou.
L’ancien gouverneur de Dakar par ailleurs engagé dans le processus de paix en Casamance ne prend pas l’Etat pour seul responsable de la présente situation marquée par une raréfication de la denrée riz : « il faut que les gens comprennent que ce n’est pas de la responsabilité du gouvernement du Sénégal. C’est la denrée qui est en train de se raréfier actuellement et son prix monte. Mais le drame, c’est que même si on a de l’argent, d’ici quelque temps, nous n’aurons même pas de produit à acheter, même si vous avez des milliards ».
A l’en croire, « la parade, c’est que nous nous retournions vers le Fleuve et la Casamance. Le Fleuve, dans le cadre des aménagements du fleuve, en Casamance avec l’Anambé et surtout chez les Joolas. Mais, le système du Joola est quand même anachronique parce que la kajandu a été inventé depuis le XIIIe siècle, il n’y a pas d’améliorations". Il s’y ajoute, mentionne-t-il en le regrettant, "les Joolas ont pitié des bêtes pour faire la traction animale. Et comme les Sérères, ils prennent les bêtes comme leurs propres familles". Et d’encourager un changement de comportement "pour qu’au moins, on puisse cultiver à grande échelle et produire". Sambou estime également qu’on ne peut pas occulter la dimension aménagements dans la bataille pour l’autosuffisance en riz. "Dans le cadre d’une production intensive, il faudrait aussi un remembrement des terres", dit-il.

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