mercredi 2 avril 2008

REAMENAGEMENT GOUVERNEMENTAL:Le silence bavard du Parti socialiste


Le Parti socialiste (Ps) a royalement ignoré le remaniement dont le gouvernement de Cheikh Hadjibou Soumaré a fait l’objet le lundi 1er avril tard dans la nuit. Dans son communiqué de bureau politique d’hier, mercredi 2 avril, il n’a évoqué que les «souffrances» du monde rural, la proposition de solution pour casser le prix du riz et la sévère répression policière de la manifestation des organisations consuméristes de dimanche 30 mars dernier.
Le Parti socialiste a estimé que le remaniement du gouvernement n’est pas une information qui mérite de figurer sur son communiqué de bureau politique. Il n’a en aucun cas, cité ou même fait allusion à ce réaménagement de l’attelage gouvernemental. Il l’a royalement ignoré.
Le bureau politique des socialistes sénégalais s’est beaucoup plus prononcé sur la «féroce» répression de la manifestation des organisations consuméristes qui avait eu lieu dimanche, à Sacré cœur.
«Au lieu de faire face à toutes ces urgences en proposant des solutions immédiates de sortie de crise, le projet dominant qui mobilise toute l’énergie du pouvoir, semble entièrement consacré à la répression aveugle en vue d’étouffer la colère populaire. A cet égard, le Parti socialiste qui s’insurge contre les dérives autoritaires du pouvoir, condamne fermement les brutalités policières et exige la libération, sans délai, de tous les manifestants arrêtés dimanche», a souligné le communiqué du bureau politique.
Dans le fond, a noté la même source, «la violence gratuite qui s’est abattue sur les manifestants du dimanche révèle le véritable visage de ce régime aux abois qui, poussé jusque dans ses derniers retranchements par la pression populaire de plus en plus forte, entend installer notre pays dans la voie du totalitarisme. Bien entendu, cette politique de mise au pas, odieuse et cynique, consistant à cadenasser les libertés, ne peut pas prospérer car la résistance populaire ne fait que débuter et va se poursuivre jusqu’à ce que le pouvoir libéral mette un terme aux souffrances des populations».
Le Parti socialiste reste persuadé, pour sa part, que des solutions peuvent être mises en œuvre avec effet immédiat sur le coût de la vie. Dans cet ordre d’idées, a-t-il argumenté, «une réduction drastique du train de vie du régime libéral et la cessation des gaspillages des ressources publiques par la diminution des dépenses de fonctionnement des institutions, par la suppression des agences budgétivores et par la fermeture de certains consulats et ambassades, pourraient permettre à l’Etat de subventionner les prix des denrées de consommation courante».
Les camarades d’Ousmane Tanor Dieng ont aussi fait des propositions pour casser le prix du riz qui ne cesse de grimper. «De même, le gouvernement peut, d’ores et déjà, imaginer des formules de régulation des comportements de marges des distributeurs. S’agissant spécifiquement du prix du riz, il est possible, en privilégiant la négociation d’Etat à Etat, d’orienter les importateurs vers un même marché et de regrouper leurs achats. Cette solution présente l’avantage de faire profiter aux importateurs de prix préférentiels sur le marché international, avec pour conséquence immédiate la baisse du prix du riz sur le marché national», ont-il indiqué.
Le bureau politique du Ps est revenu sur les 10 milliards de nos francs annoncés par le gouvernement. Ils couvrent, à peine, selon lui, l’acquisition de 30.000 tonnes de riz, un chiffre bien en deçà des 876.000 tonnes nécessaires pour couvrir les besoins céréaliers du monde rural. «C’est la preuve manifeste que le gouvernement n’a pas procédé à une évaluation sérieuse et exhaustive du désastre dans le monde rural qui, outre le déficit en vivres, est confronté à l’absence d’aliments pour le cheptel et à un important préjudice financier provoqué par la campagne chaotique de commercialisation de l’arachide», en a-t-il déduit.
Ibrahima Lissa FAYE

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