lundi 21 avril 2008

LA GOANA DE WADE FACE A LA CRISE ALIMENTAIRE: «Autosuffisance possible que dans dix ans», estime Jean-Christophe Ruffin


La Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) du chef de l’Etat suscite déjà des réactions. L’ambassadeur de France au Sénégal, Jean-Christophe Ruffin, estime que l’autosuffisance possible, mais dans dix ans. Quant aux paysans de Galoya, dans la vallée du fleuve Sénégal, ils approuvent l’idée, mais réclament des aménagements hydro-agricoles et des matériels performants.
Le Sénégal peut atteindre l’autosuffisance alimentaire, mais dans dix ans seulement. C’est l’avis de l’ambassadeur de France au Sénégal. Jean-Christophe Ruffin propose pour y arriver la réforme du système bancaire sénégalais.
Le diplomate français, qui se confiait au journal « Aujourd’hui en France », estime que les ménages sénégalais sont en situation difficile à cause des prix très élevés. Cette sortie prend en tout cas le contre-pied de l’optimisme du président Abdoulaye Wade qui a sonné vendredi la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (Goana) pour, en un temps record, faire face à la crise alimentaire.
Le président Wade ambitionne la satisfaction « dès le prochain hivernage et sa contre-saison, de tous les besoins alimentaires et, au-delà, remplir les greniers ». Me Wade fixe des objectifs de deux millions de tonnes de maïs, trois millions de tonnes de manioc, cinq cent mille (500 000) tonnes de riz et deux millions de tonnes pour les autres céréales comme le mil, le sorgho, le fonio, etc.
Pour leur part, les cultivateurs de Podor exigent l’utilisation de l’expertise paysanne, l’exploitation des aménagements hydro-agricoles de la vallée, mais également et surtout la mise à disposition de matériels de culture performants.
A Galoya, chef-lieu de Communauté rurale, les paysans attirent l’attention des autorités sur les maux dont souffre leur localité. Dans ce village, 804 membres réunis autour de 4 Gie (groupements d’intérêt économique) sont confrontés à des difficultés de survie. Zone agricole par excellence, les populations de cette localité ne se partageraient pourtant que 68 hectares.
Si l’on se félicite du projet du chef de l’Etat qui consiste à relancer les différentes filières agricoles, il reste que pour les paysans, l’essentiel est de mettre à leur disposition des aménagements dignes de ce nom et du matériel agricole performant. Car, l’exploitation des immenses potentialités agricoles existant le long de la vallée aurait suffi à régler le problème du chômage et de l’autosuffisance alimentaire, à en croire ces paysans de la vallée.

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