mercredi 16 avril 2008

APRES LE REPORT DE LEUR MARCHE: La déclaration de guerre des jeunes de l’opposition


Les jeunes du Front « Siggil » Sénégal sont déterminés à marcher et à faire face au régime libéral. Ils ont, lors de leur conférence de presse d’hier, mardi 15 avril au siège du Parti socialiste (Ps), rappelé l’objet de leur manifestation tout en dénonçant les velléités de l’Etat « d’installer un régime policier manifeste par des infiltrations, des intimidations qui se traduisent par la traque et l’arrestation de citoyens ». Ils ont, par ailleurs mis en garde les autorités policières sur les conséquences que pourraient susciter le sabotage de leur marche.

Les jeunes de l’opposition vont marcher pour le renchérissement du coût de la vie, la situation catastrophique du monde rural, le report des élections locales et la confiscation des libertés individuelles et collectives. Malgré les deux reports de leur marche consécutifs aux décès du vice-président de l’Assemblée nationale, Abdou Latif Gueye et du khalife général de la famille Omarienne, Thierno Abibou Daha Tall, ils n’en démordent pas. La date du 27 avril qui devrait coïncider avec le démarrage des élections locales finalement reportées, a été avancée, mais finalement retirée. Les jeunes du Front « Siggil » Sénégal ont ainsi préféré maintenir le suspense en attendant de se concerter et de fixer d’un commun accord une date.
Ils sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur logique en croisant le fer avec le régime libéral en place. « Nous tenons à préciser que ceci n’est qu’un report et que nous restons résolus et déterminés à remettre la marche et autant de fois que de besoin, tant que Wade et son gouvernement n’auront pas apporté une solution viable et définitive aux problèmes d’ordre existentiel des Sénégalais », a déclaré le chef de file des jeunesses de l’opposition, Barthélemy Dias.
Faisant allusion aux deux décès enregistrés en l’espace de moins de quinze jours, il a indiqué que « ces moments douloureux que traverse le pays sont, par ailleurs, marqués par des actes arbitraires posés par les autorités qui, visiblement tentent d’installer un régime policier manifeste par des infiltrations et autres intimidations. Ce qui explique la traque et l’arrestation de citoyens qui ne demandent qu’à exercer leurs droits fondamentaux ».
Le patron des jeunesses socialistes a tenu à faire savoir que « cela n’est qu’une diversion face à notre engagement et notre détermination à lutter pour l’apaisement des souffrances des Sénégalais qui sont aujourd’hui confrontés au renchérissement insoutenable du coût de la vie ».
Les jeunes de l’opposition ont, ainsi, appelé « les Sénégalais à rester mobilisés afin de sauvegarder leur dignité et faire face avec nous face à ce régime affairiste qui s’est résolument installé dans une logique de confrontation ». Barthélemy Dias de marteler : « ce n’est pas le moment de faire machine arrière, c’est plutôt le lieu de mettre en bandoulière nos valeurs de courage et d’abnégation afin que cessent les violations récurrentes de la loi et de la constitution par ce régime qui a choisi de bâillonner un peuple qui a faim ».
C’est dans une salle pleine à craquer que les jeunes de l’opposition ont tenu leur conférence de presse. Galvanisés par les applaudissements aux moindres déclarations tonitruantes, les leaders des jeunes des partis membres du Front « Siggil » Sénégal n’y sont pas allés du dos de la cuillère. Ils se sont attaqués à la Division des investigations criminelles (Dic) et au commissaire Mbengue.
Le courroux des jeunes c’est l’audition d’un des leurs en l’occurrence, Malick Seck du Parti socialiste (Ps) et Malick Dial dit « Beau » par les limiers de la Dic deux jours de suite. Barthélemy Dias a révélé que les policiers ont perquisitionné le domicile de Malick Seck à la recherche d’une arme. Le leader des jeunesses de l’opposition a, également, dénoncé « l’excès de zèle du commissaire Mbengue de la Dic » et a affirmé que « si son camarade de Parti, Malick Seck n’est pas libéré d’ici la fin de la journée, il va aller à Dic pour se constituer prisonnier ».
Il a, en outre tenu à prévenir les autorités policières en leur disant que « leur marche est infiltrée ou sabotée, il y aura de la violence dans les rues de Dakar. Ils peuvent pas accepter de travailler depuis des semaines, voire des mois dans l’organisation de leur marche et qu’elle soit sabotée le jour-j. »

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