lundi 17 mars 2008

UN MAGISTRAT CONVOQUE EN CONSEIL DE DISCIPLINE: Crise dans la magistrature


L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) est irritée par la traduction en conseil de discipline de l’un de ses membres. L’Ums dit, dans une déclaration publiée hier, dimanche 16 mars, qu’elle ne tolérera pas qu’un magistrat soit un « bouc émissaire ». Aliou Niane et son équipe réclament une réforme du Conseil supérieur de la magistrature.
La traduction d’un magistrat devant le conseil de discipline pour des « fuites » a mis les membres du Bureau exécutif de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) dans tous leurs états. « Encore une fois, le Garde des Sceaux vient de traduire, devant le conseil de discipline, un magistrat à qui est imputé la responsabilité des « fuites » révélées par la presse et concernant la préparation d’une réunion du Conseil supérieur de la magistrature marquant ainsi tout le flou qui entoure la gestion de la carrière des magistrats », a indiqué la déclaration de l’Ums que nous avons reçue hier, dimanche 16 mars.
Le bureau exécutif de l’Ums met en garde les autorités politiques et judiciaires quant aux « conséquences néfastes » que pareils dérapages peuvent engendrer et leur demande de faire preuve de plus de « retenue et de délicatesse ». « En tout état de cause, cette situation est inacceptable pour l’UMS qui ne tolérera pas qu’un magistrat soit le bouc émissaire d’un système vide, laxiste et injuste », a noté la même source.
Le président, Aliou Niane et son équipe réclament une réforme du Conseil supérieur de la magistrature afin que les membres élus par leurs pairs y soient majoritaires. Ils tiennent à une « totale » transparence des activités du Cms Le bureau exécutif de l’Ums a, par ailleurs, dénoncé la non-tenue des réunions du Cms depuis plus de deux ans et l’instrumentalisation de cette structure qui chapeaute la magistrature et sa transformation en organe de « règlement de comptes et de placement d’une clientèle » acquise à la cause du pouvoir politique. « Les projets d’affectation qui ne reflètent que la volonté démesurée de certaines autorités de récompenser la docilité de quelques magistrats irrespectueux de leur serment et des devoirs d’indépendance qui en découlent. Les projets d’affectation visant à sanctionner des magistrats intègres ayant fait de leur indépendance l’essence de leur existence », a déploré l’Ums.
Aliou Niane et ses collègues ont, entre autres à travers leur déclaration, réclamé une publication des postes à pourvoir pour une compétition juste et équitable.

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