lundi 17 mars 2008

CONSEIL SUPERIEUR DE LA MAGISTRATURE: Le magistrat incriminé jugé ce lundi par une cour spéciale

Bras de fer entre le ministre de la Justice garde des Sceaux Cheikh Tidiane Sy et les magistrats réunis autour de l’Union des magistrats du Sénégal (Ums). C’est en effet ce lundi que le magistrat Diallo Yade du ministère de la Justice va faire face au Conseil de discipline du Conseil supérieur de la magistrature.
Diallo Yade est soupçonné d’avoir livré des informations à la presse sur les affectations des magistrats qui devaient être validées par le Csm. Et c’est dans ce cadre qu’il a été entendu par l’Inspection générale de l’administration de la magistrature (Igaj) de même que les responsables du journal L’As dont le directeur de publication Mamadou Thierno Talla et Cheikh Omar Ndao, rédacteur en chef dudit quotidien. L’Igaj voulait connaître l’identité de la source du journal. Mais la direction de L’As est resté intraitable sur cette affaire qui a eu lieu au début du mois de février.
En tout état de cause, l’Igaj a bouclé son enquête depuis un mois et demi qu’elle a ouvert une enquête sur instruction du Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Cheikh Tidiane Sy. Les résultats des investigations des magistrats sont mis à la disposition de cette cour bien spéciale dans laquelle on retrouve les têtes de file des juridictions les plus importantes au Sénégal.
A noter que l’Union des magistrats du Sénégal (Ums) s’est fendu hier d’un communiqué posté à nettali.com pour mettre en garde les autorités politiques et judiciaires. En effet, indique le Bureau exécutif de l’Ums, « le Garde des Sceaux vient de traduire, devant le Conseil de Discipline, un magistrat à qui est imputé la responsabilité des « fuites » révélées par la presse et concernant la préparation d’une réunion du Conseil supérieur de la Magistrature (CSM) marquant ainsi tout le flou qui entoure la gestion de la carrière des magistrats ». Et de mettre en garde les autorités politiques et judiciaires « quant aux conséquences néfastes que pareils dérapages peuvent engendrer ». L’Ums estime ainsi « la décision est inacceptable », qui refuse dans la même veine « qu’un magistrat soit le bouc émissaire d’un système vide, laxiste et injuste ».
L’Ums estime que là n’est pas le vrai débat et indexe précisément « la non tenue des réunions du CSM depuis plus de deux ans, l’instrumentalisation du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) et sa transformation en organe de règlement de comptes et de placement d’une clientèle acquise à la cause du pouvoir politique ». Selon les termes du communiqué, l’organe exécutive de l’Ums met aussi en garde le pouvoir contre « les projets d’affectation qui ne reflètent que la volonté démesurée de certaines autorités de récompenser la docilité de quelques magistrats irrespectueux de leur serment et des devoirs d’indépendance qui en découlent » et « les projets d’affectation visant à sanctionner des magistrats intègres ayant fait de leur indépendance l’essence de leur existence ».

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