mercredi 12 mars 2008

SENEGAL-OCI –OPPOSITION: «Une occasion pour démasquer Wade»

La Ummah islamique réunie à Dakar doit être informée de la véritable nature de l’homme qui l’accueille et de son régime : « un despote adepte de la ruse, peu soucieux des libertés et des droits ». Telles sont motivations des leaders du Front Siggil Senegaal qui, en conférence de presse ce mercredi, entendent ainsi participer à leur manière au sommet de l’Oci auquel ils ne sont pas conviés.

Pour Amath Dansokho (Pit) et ses co-leaders, contrairement à l’objectif 6 de la charte de l’Oci, notamment la sauvegarde des dignités et des droits nationaux, « Me Abdoulaye Wade, après avoir accéder au pouvoir par les vertus de la démocratie, dénie aux organisation politique et syndicales toute exercice de liberté consacrées, refuse la concertation avec l’opposition, y compris sur la matière électorale ».

Fort de ce constat, Bouna Manel Seck faisant lecture du texte liminaire note que « le Front Siggil Senegaal saisit l’occasion pour prendre à témoin les pays de la Ummah sur les responsabilités personnelle et entière de Wade sur toutes les conséquences que peut engendrer une telle situation ». Dans le même sens, Abdoulaye Bathily pense que le sommet est une occasion pour faire le procès de Me Abdoulaye Wade.

Toutefois, le « jallarbiste » n’a pas été tendre avec les hôtes de Me Abdoulaye Wade qu’ils qualifient de monarques. « L’Oci est un club de dictateurs mais aussi une rencontre entre la pauvreté la plus abjecte et la richesse la plus opulente », selon Bathily, qui estime tout de même « qu’il ne doit pas être une occasion pour faire la parade ».

A l’en croire pourtant, le sommet devrait constituer des moments forts de réflexion sur la situation de la Ummah. Malheureusement, se désole-t-il, c’est ce fossé au sein de la Ummah qui est à l’origine du terrorisme. « Nous dénonçons que l’Oci ne soit pas un débat pour s’occuper des problèmes du monde musulman », martèle Bathily.

Abordant l’appel de Me Abdoulaye Wade pour le dialogue politique, Amath Dansokho rétorque que « Me Wade ne veut pas réellement dialoguer avec l’opposition parce que son seul projet existentiel reste l’installation de son fils à la magistrature suprême ». D’ailleurs, prédit le leader du Pit, « toute personne qui accepte de discuter, si tu ne cautionne pas ce schéma (Ndlr, installer Karim au palais), les discussions échoueront. Même sa discussion annoncé avec Idrissa Seck, le leader de Rewmi doit entrer dans ce schéma ou bien il le boute dehors ou même en prison. Macky Sall en est un exemple ».

Madior Diouf embouche la même trompette en martelant qu’« il faut que l’opinion sache que l’opposition a reçu une lettre d’Alioune Tine avec un spécimen d’une note de Me Wade pour inviter le Front Siggil Senegaal au dialogue ». Pour lui, n’ayant pas passer par les canaux indiqués pour saisir l’opposition, « le chef de l’Etat ne s’est pas adressé au Front Siggil Senegaal et a décidé de suspendre le dialogue. »

Plan de riposte

Le plan de riposte du Front Siggil Senegaal sera âpre, selon Abdoulaye Bathily qui prévient que l’opinion découvrira au fur et à mesure qu’ils le dérouleront. D’ailleurs, la première action consistera à déposer le 18 mars des lettres de protestations contre le report au niveau de l’administration territoriale. Se refusant de dévoiler leur stratégie, le « jallarbiste » en chef est d’avis que Front Siggil Senegaal marque une différence de méthode par rapport au comportement de Me Abdoulaye Wade alors chef de l’opposition. « Nous ne voulons pas accéder au pouvoir en assassinant des personnes ou en cassant des voitures », indique le leader de la Ld /Mpt.

Aminata Mbengue Ndiaye du Parti socialiste (Ps) s’est quant à elle désolée « qu’une dame ait fait une proposition de loi pour le report des élections pendant la célébration de la journée de la femme. » Pour elle, Aminata Tall (Pds) ferait mieux de « présenter son bilan de gestion à la mairie de Diourbel que de proposer des lois pour proroger son mandat et par conséquent reporter les élections ».

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